Stade Villeneuvois / Elite 1 - Les CDD sportifs : Un projet inédit pour le rugby féminin français !
En France, le rugby féminin ne cesse de se développer au fil des années. Mais, cette discipline soulève encore un problème : pourquoi le rugby féminin n’est-il toujours pas professionnel ? C’est dans ce contexte que le Stade Villeneuvois, avec sa section féminine qui évolue en Elite 1, propose un projet novateur et historique. Pour la saison prochaine, le club a pour objectif d’offrir à ses joueuses des CDD sportifs.
Comme l’explique Laura Di Muzio, présidente du Stade Villeneuvois et ancienne joueuse internationale française : « Dans un contexte de concurrence accrue, face à des équipes féminines adossées à des clubs masculins professionnels, le Stade Villeneuvois fait figure de « village gaulois » et se veut être un club innovant pour continuer à tutoyer les sommets. Ainsi, cette année, il est le premier club de l’élite féminine à lancer le projet de semi-professionnalisation de ses joueuses, grâce à la mise en place de CDD sportifs. Cette annonce est une véritable révolution dans un championnat encore amateur, où les joueuses ne touchent pas une rémunération fixe. Franchir cette étape permettrait au club d’entrer dans l’histoire du sport féminin et de devenir le référent en termes d’accompagnement du double projet des joueuses ! »
Le début d’une révolution pour le rugby féminin
Aujourd’hui, seules les joueuses évoluant dans les équipes nationales disposent de contrats fédéraux. En ce qui concerne les autres joueuses en club, celles-ci encaissent uniquement des primes de match.
Difficile pour les joueuses du Stade Villeneuvois d’allier à la fois travail et rugby. Avec le rythme soutenu des entraînements et des matchs, accumulé aux études et aux professions, la fatigue est présente pour les « Putain de Nanas ». Ainsi, le fait de bénéficier de CDD sportifs serait une réelle avancée pour nos joueuses d’Elite 1, qui pourraient s’épanouir complètement dans leur sport tout en étant plus performantes.
Un projet qui demande un certain budget
Afin de mettre en œuvre ce projet de professionnalisation, le Stade Villeneuvois a besoin de fonds importants d’ici la saison prochaine. Le club étant encore sous le statut d’association, un appel aux dons a donc été lancé pour permettre aux joueuses de disposer d’un cadre inédit et attractif.
Plus précisément, le projet nécessite un budget global de 200 000 euros : le Stade Villeneuvois souhaite offrir un contrat d’environ 600 euros net par mois à chacune de ses joueuses. Ainsi, le club bénéficie de l’aide des entreprises locales et de ses 44 partenaires pour développer ce projet révolutionnaire.
Le rugby féminin anglais : un modèle pour la France
En Angleterre, le développement du rugby féminin est un sujet d’actualité depuis plusieurs années. En 2017, la première division anglaise féminine a signé un contrat de sponsoring avec la marque « Tyrrells » pour une durée de 3 saisons (renommant ainsi le championnat « Tyrrells Premier 15s »). D’une part, ce naming a permis de financer le championnat, mais également de mettre en avant l’image du rugby féminin à travers l’Angleterre.
De nos jours, les clubs de première division anglaise féminine proposent des contrats à leurs joueuses. Le Stade Villeneuvois et la FFR sont donc sur le point de s’inspirer du modèle anglais afin de professionnaliser la discipline sur le territoire français.
Comme l’a déclaré Lénaïg Corson, ancienne internationale française, au micro de RMC Sport en 2022 (avant le mondial féminin) : « Des moyens financiers et humains ont été mis en place : les internationales [anglaises] ont des contrats pros en sélection et semi-pro dans les clubs, ce qui change la donne ».
Afin de concilier passion et projet professionnel pour ses joueuses d’Elite 1, le Stade Villeneuvois a pour objectif de proposer des CDD sportifs à sa section féminine lors de la saison 2023-2024. C’est une première dans l’histoire du rugby féminin français! Comparé à leurs homologues masculins du Top 14 qui profitent d’un salaire important, ce projet est le début d’une avancée contre les inégalités dans le rugby français…